CORSE ULM

La page des Week-end de Novembre 2005


Thierry & Dumè, Michel & Marèse, Alain & Cécile
Une boucle vers Cargèse, tout était -presque- parfait

1) Commentaires des photos
2) Les impression de Michel
3) Le version romancée de Dumè


Dimanche 20 Novembre 2005

Léger briefing avant le départ... pour ne pas faire désordre en arrivant à Ajaccio...

On devait décoller "maximum" à 10h30 ! A 10h45, nous partons... ;-)
Comme d'hab'...

 

 

Michel rentabilise le Tanarg... Marèse aussi (c'est sa première vraie nav') !
Michel vient d'avoir son emport passager, c'est un beau vol pour commencer.


 

Cécile, rédac'chef de la revue Stantari, ne lâche pas son appareil numérique. Ses photos seront dans le prochain numéro !

 

Survol de Cargèse et ses deux Eglises : l'une latine, l'autre orthodoxe

 

 

 

 

Thierry et Dumè (fraîchement lâché par Vincent) approchent de Capu Rossu.

En parlant de frais, tout le monde se gèle... Fait froid la-haut !

 

 

 

La tour de Capu Rossu

 

Le splendide Golfe de Porto,
la fin de notre petite boucle...

Cap retour !

A la radio (sur notre fréquence de ballade) , nous captons très clairement un contrôleur qui discute avec un pote pilote... ça se passe en Tunisie !
On se marre dans nos casques en écoutant un mélange de français et d'arabe...

L'air est si pur, si clair que nous distinguons parfaitement l'Île d'Asinara, en Sardaigne, 130 km plus au Sud !
Les communications radio en profitent donc aussi.

 

Thierry et Dumè en vol

Patrouille regroupée au sud de Sagone, comme prévu.
Arrivés à la limite Nord de la CTR d'Ajaccio, Alain confirme le changement de fréquence à Thierry et Michel qui collationnent.
Tout va bien...

Après, rien ne va plus (on va faire court pour cet épisode, Dumè développera plus bas) !
Ayant changé de fréquence, Alain appelle Ajaccio en vain et sans obtenir de réponse, malgré les relances.
Panne radio de l'ULM !

Thierry et Alain se rejoignent (un moment après avoir tourné en rond) , toujours hors CTR, et se comprennent par signes. Vive le pendulaire !
Thierry a le contact, Alain n'a qu'à le suivre.

Michel, après avoir vu partir les deux zouaves de chaque côté, fini en solo son approche. Très formateur !

Posé sur la petite piste (10-28) après 2 heures de vol et direction le parking. Un peu brouillon cette arrivée, dommage.
On fera mieux en partant ?

 

Un bout d'aile et la tour de contrôle d'Ajaccio.

Suite à cette panne radio, nous sommes montés rencontrer les contrôleurs, très très sympathiques.

Un excellent accueil qui donne envie de revenir cet hiver, déjeuner en ville ?

 

 

Arrivés à Porticcio, nous en profitons pour nous reposer enfin !

 

Stéphanie, Amandine et Grégory
sont venus nous chercher à l'aéroport en voiture.


Sympa de se retrouver là, surtout que Greg était d'astreinte sur Ajaccio ce week-end.

 


Vers 15h, retour au terrain.
Notre vol Ajaccio-Propriano n'était pas sur les panneaux d'affichages de l'aérogare, m'enfin ?

Avant le départ, on se marre... Ce n'est que la 327ème bêtise de la journée que l'on a dû dire...
La tradition chez Corse ULM est respectée !

(de gauche à droite : Alain, Michel, Marèse et Cécile)

 

 

Thierry, cheveux au vent de l'hélice...

La classe, le capitaine !

Roulage et direction la piste 20. Après que deux "gros-cul" soient partis avant nous (ndlr : avions commerciaux)

 

Presque marrant : C'est maintenant au tour de Thierry d'avoir son problème radio...

Mais ça passe de suite
(la cause : le portable qui sonnait...)
Le "leader de secours" a failli nous lâcher !

Alain a retrouvé son fonctionnement radio correct au roulage. Mystère.

Michel, quant à lui, et pour faire complet sur ce sujet a eu depuis le départ une émission radio faible.
Mais cela a été corrigé par Paco les jours suivant, c'est nickel maintenant !


Commentaires de Michel

Quel enchantement après 35 ans de mariage de pouvoir emmener sa compagne dans le ciel bleu de Corse pour découvrir et admirer ces merveilleux paysages. Afin de poursuivre ces plaisirs il faudra attendre le printemps, car là-haut, glas, glas…. Merci à nos guides professionnels. Michel, Marèse.


Récit de Dumè

Patrouille à l'aube
(version romancée de la nav)

C'est le samedi 20 novembre que me sont parvenus les ordres du Squadron leader Quilici : Décollage dimanche 21/11 d'une escadrille de 3 pendulaires, avec les objectifs suivants : - Reconnaissance photographique des fortifications génoises au Nord du golfe d'Aiacciu, et plus particulièrement de la tour de Capu Rossu. - Repérage de plages de sable fin de débarquement afin de préparer l'opération estivale " glacières et parasols ".

J'exhume donc d'un placard ma veste de moto, une cagoule et, trop optimiste certainement, un simple pantalon de montagne., qui s'avérera désespérément fin.

Le dimanche 21, à 10 heures, tout le monde se retrouve à la bulle, où le froid est déjà …, disons vivifiant : les Mothere voleront ensemble, Alain avec Cécile, et je serai le passager de Thierry. Le Squadron leader briefe magistralement les pilotes, indique les points de passage, les fréquences radio…et beaucoup d'autres détails importants dont je ne saisis même pas le sens. Les machines sont ravitaillées, et les moteurs chauffent en prévision d'un périple estimé à près de 3 heures.

Les trois pendulaires remontent la 10 pour s'aligner face au vent, Thierry en 1, Alain en 2, Michel et son magnifique Tanarg en 3. Gaz : les 195 cv de nos Rotax ( 3 X 65…) nous arrachent à la piste, et les pilotes se mettent rapidement en formation : Alain et Michel en tête, Thierry légèrement plus haut (vers 800-1000 mètres) et en arrière. Le vent légèrement de face nous ralentit quelque peu et notre vitesse culmine à 70 km/h. Quant à Michel, il tente de ralentir son Tanarg, décidément le plus rapide de tous.

Au passage des crêtes qui limitent la vallée du Taravu, nous entrons dans la CTR de Campo : Alain prend contact avec la tour et, dans une phraséologie radio impeccable et d'une voix très calme, informe le contrôleur de nos intentions et obtient les autorisations nécessaires. Respect, Mr Quilici ! Le froid devenu piquant fait ressurgir en moi des images de la retraite de Russie, de Stalingrad ou de Bastogne !

Nous passons à la verticale des installations de Campo : sous nos ailes, au point de confluence des vallées de la Gravona et du Prunelli, le golfe d'Aiacciu s'offre à nous et le ciel est magnifiquement bleu.

Nous sortons bientôt de la CTR d'Aiacciu pour entrer dans le golfe de Sagone ; Vers Tiuccia, à l'embouchure du Liamone, les fonds marins sont splendides, et toutes les nuances de bleu et de vert y passent. On distingue nettement la côte qui s'enfonce en pente douce sous les eaux de la Méditerranée : le spectacle est magnifique. Ici ou là, des formes géométriques au sol : ce ne sont pas les lignes de Nazca, mais les sentes dessinées dans le maquis par les animaux.

Mais revenons à notre mission : n'écoutant que leur courage, Alain et Cécile piquent pour un mitraillage photographique en règle (près de 400 clichés seront pris). Ici, les différences de vitesse se font sentir : pendant que Michel multiplie les 360° pour rester dans la zone, Thierry et moi volons en ligne droite jusqu'à Capu Rossu ; immanquable, le promontoire couronné de sa tour émerge des eaux. Au loin, plus au Nord, le golfe de Porto, dont les falaises rougeoyantes sont posées sur l'écrin bleu de la Méditerranée : aargh, c tro bo, et j'écrase presque une larme de mes doigts congelés !

La mission accomplie, Squadron leader Quilici nous intime l'ordre de reformer l'escadrille. Commence alors le jeu du " Qui est où ? " : on fait gentiment des 360 entre Sagone et le Liamone, entre deux échanges radio, jusqu'à retrouver le visuel sur chacun d'entre-nous. Alain tente de rentrer en contact avec Aiacciu :

- Ajaccio approche, de Zoulou Papa, re-bonjour
- Zoulou Papa, je vous reçois 5.

- Ajaccio approche, de Zoulou Papa, vous me recevez ?
- Zoulou Papa, je vous reçois 5.

(Dialogue à répéter au moins 15 fois !!!)

Il nous est alors apparu que l'autisme soudain d'Alain était dû à une panne de réception : il pouvait émettre des messages, mais n'entendait plus la réponse ; un projectile ennemi avait sans doute sectionné le câble de ses écouteurs

A bord, l'angoisse montait pendant que la température baissait encore. La voix plus aigüe du contrôleur trahissait cette tension
(non ! contrairement à ce que certains médisants ont prétendu, il ne tentait pas d'étouffer un fou rire !).

En pilote confirmé, Thierry décide de reprendre l'initiative : il contacte Ajaccio, obtient la piste 28, avec un vent du 310 à 8-10 nœuds. Nous nous rapprochons d'Alain, et lui faisons signe de nous suivre.

Finalement, tout le monde se retrouve vers 13 h sur le tarmac ajaccien : les pilotes vont saluer le contrôleur et le remercier. Stéphanie et Greg nous prennent en charge et nous conduisent au mess des officiers, dissimulé sous l'enseigne d'une crêperie de Purticciu. Nous avons droit à une distribution de charmants sourires par Amandine, leur fille.

Vers 15 h, décollage pour le retour sur Tavaria : l'escadrille suit un temps la côte. Vers la Castagna, les rayons du soleil couchant percent les cumulus et dessinent sur la mer des tâches incandescentes : c'est vraiment un vol superbe (mais froid, l'ai-je déjà dit ?) ! Un petit vent arrière nous donne un coup de pouce et on accroche un joli 120 km/h.

Intégration pour la 28 et à l'atterro, tous les participants de cette nav de 2 h 45 sont fourbus, mais ont la banane.

Merci à tous pour cette journée (un merci particulier à Thierry) : on a vu des choses magnifiques, et surtout, on les a partagées : c'est doit être ça, l'esprit ULM.
2ème enseignement de cette journée pour le débutant que je suis : en automne, se protéger du froid, cela permet d'éviter de rechercher des bouts d'orteils congelés au fond des chaussures à l'arrivée !


Moment Magique ! Il était une fois... la Terre !

Un régal de voir le soleil ricocher dans la mer, grâce aux nuages.

Le retour par Capu di Muru nous offre un jeu de lumière digne de la Corse, splendide.
Nous pourrions nous croire un instant, en regardant à l'horizon, à l'aube de l'humanité.


Retour au sol, passons aux choses sérieuses !
Les machines rangées, nous filons boire un coup en ville pour débriefer de la journée.
Paco nous rejoint et bisque de ne pas nous avoir accompagné : "j'irai pas voir le site !" dit-il avec regrets.

On fini par prendre une dernière tournée de chocolat à l'ancienne et direction la maison !

La morale ?
Une journée avec un très beau vol mais mouvementée, pleine de petits et gros rebondissements, surprises et autres gags.
Mais qu'est ce qu'on se marre chez Corse ULM !


Rédaction : Dumè, Michel et Alain - Photos : Dumè, Michel et Cécile

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